• Alors un p'tit dessin (parce qu'il fallait bien que je m'y mette un jour) de Krait Notos sorti plus ou moins tout droit d'Hivers d'Emeraude, de notre chère Seby. Il me semble que je n'ai pas trop fait de bêtises quand aux détails, si ce n'est que c'est évidemment une interprétation personnelle. Attendons l'avis de la mieux placée pour en juger!

    Désolée pour la qualité étrange de l'image mais le crayon à papier est mon arme de prédilection et je crains ne pas avoir encore maitrisé le scannage de ce genre de chose. Un peu trop de saletés peut-être.

    Néanmoins...

     

    Krait Notos

     


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  • Parce que je suis distraite et ai une mémoire de poisson rouge, je n'ai encore fait aucune contribution au Cercle, mais d'autres oui! Alors allez jeter un coup d'oeil au dessin du Loup disponible dans la rubrique du Cercle!


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  • Un joli dessin de Loup des Neiges. Une Boue toute jeune et déjà boudeuse! (cliquer pour agrandir)

    Une contribution d'un Loup


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  • Bonjour!

    Alors juste un petit mot pour présenter mon nouveau chapitre (le huitième). Reprise de ce qui avait été fait avant mais en différent! Pour ceux qui connaissent déjà vous verrez ce que je veux dire, pour les autres... appréciez!

    Oh et je voulais m'excuser de l'état apathique de ce blog (peut-on parler d'apathie pour un blog?) Mais je vais essayer d'y remédier. Je sais que je ne tiens jamais mes bonnes résolutions mais me voilà avec enfin un peu d'avance et des idées quant à comment, pourquoi et quand. Donc je devrais pouvoir avancer un peu plus vite à présent.

    Comme d'habitude mon petit mot n'est pas petit.

    Néanmoins...

    Enjoy!


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  •  Boue et Luciole prirent la route dès le lendemain en direction d'Atlantide. Le ciel était couvert mais même le léger crachin qui tombait ne parvenait à entamer la bonne humeur des deux jeunes femmes. Leur chevaux ayant adopté un trot tranquille elles ne purent s'empêcher d'essayer d'imaginer ce que serait leur vie là-bas, dans cette grande capitale pour laquelle elles risquaient leur vie tous les jours. Boue avait réussi à mettre en arrière plan la légère douleur de sa blessure et redevenait ce qu'elle avait oublié d'être depuis si longtemps : une jeune femme.

     

    Lorsqu'elles arrivèrent à Atlantide, la nuit était tombée. A leur grande déception elles ne virent rien du panorama magnifique que la ville était censée offrir aux nouveaux arrivants et même les lumières des tours du palais étaient cachées dans un nuage. Et pour couronner le tout les portes étaient fermées lorsqu'elles arrivèrent devant les murailles. Le crachin était devenu une pluie diluvienne et leurs capuches ne suffisaient pas à les protéger. La bonne humeur de Boue s'était envolée et ce fut d'un point rageur qu'elle frappa à la porte :

     

    -Hey ! Ouvrez !

     

    -C'est fermé pour la nuit ! Fallait arriver avant ! Répondit une voix depuis les hauteurs du mur.

     

    -Ouvrez bande d'imbécile ! On a un laissé-passé !

     

    -C'est ça ! Eh bien montrez le demain !

     

    Boue poussa un cri de rage et Luciole soupira.

     

    -Allez viens ! On verra demain.

     

    -Et tu veux faire quoi en attendant ? Tu as vu une auberge à moins de dix kilomètres ?

     

    Luciole écarta les mains en signe d'impuissance :

     

    -Et tu veux faire quoi ? Prendre la ville d'assaut ?

     

    Boue lui jeta un regard mauvais mais ne répondit pas et s'écarta :

     

    -Hey ! Là-haut !

     

    -T'es encore là ? Dégage !

     

    Elle retira rapidement sa cape, sa patience douchée par l'eau glacée qui s'infiltra directement dans ses sous-vêtements. Elle retira son tabard et ramassa une pierre qu'elle enroula dedans.

     

    -Hey ! Attrapez ça !

     

    Elle se recula d'un pas et lança la pierre de toutes ses forces. Celle ci s'éleva et disparu au dessus du mur. Boue attendit, dégoulinante, les poings sur les hanches, les yeux levés vers le parapet.

     

    Une petite porte grinça et une voix retentit :

     

    -Montrez vos laissé-passés !

     

    Luciole s'avança et tendit un rouleau de cuir qui disparu. Moins d'un minute plus tard la porte s'ouvrait à nouveau :

     

    -C'est bon !

     

    Boue et Luciole entrainèrent leurs chevaux de l'autre côté pour se retrouver face à un sergent mi-furieux mi-inquiet :

     

    -Vous pouviez pas le dire plus tôt ? Fit il en tendant le tabard.

     

    Boue n'avait pas remit sa cape et son visage était d'un blanc glacé.

     

    -Vous allez nous laisser pourrir ici longtemps ? Répliqua-t-elle d'un ton mauvais.

     

    L'homme fronça les sourcils, Luciole s'approcha son habituelle expression gentille sur le visage. L'homme la dévisagea un instant, revint sur Boue. Elles avaient le même regard. On ne jouait pas avec l'humeur des éclaireurs.

     

    -Un garde va vous emmener au palais.

     

    -Merci.

     

    Boue s'en alla sans un regard en arrière. Luciole sourit au pauvre sergent qui frissonna. Elle s'en fut à la suite de son amie, laissant l'homme se demander ce qui allait lui arriver.

     

     

     

    Elles avaient descellés et brossés leurs chevaux fatigués quand un garde arriva:

     

    -L'Impératrice vous recevra demain matin. Elle a fait préparer une chambre pour vous dans l'aile des servantes. Une fille vous attend à l'intérieur pour vous y emmener.

     

    Luciole le remercia et elle et Boue le suivirent dehors.

     

     

     

    La chambre était à l'image de son nom. Les murs étaient blancs et nus et les quelques meubles étaient en bois brut, fonctionnels. Il y avait deux lits aux pieds desquels des draps et des couvertures étaient pliés. Des tabourets installés de chaque côté servaient de tables de chevet. Deux coffres complétaient l'ameublement à tout le moins sobre de la chambre. Le seul luxe de la pièce semblait être la vue du jardin depuis l'unique lucarne creusée dans l'épaisseur du mur.

     

    -Je vous ramène des bougies, fit la jeune servante, la salle de bain est au bout du couloir. Il y a deux baignoires et de l'eau chaude à volonté. Il devrait y avoir des vêtements secs dans les coffres.

     

    Elle sortit, laissant les deux jeunes femmes étudier leur nouvel environnement d'un air maussade.

     

    -Au moins c'est sec, fit Luciole d'un air malheureux.

     

    -On peut dire ça.

     

    La jeune fille réapparut :

     

    -Voilà les bougies. Une bougie tous les deux jours, pas plus. Vous pouvez faire sécher vos vêtements dans la buanderie à côté de la salle de bain. Mais ils ne seront pas sec demain s'il continue de pleuvoir comme ça.

     

    -Tu dis qu'il y a des vêtements dans les coffres ?

     

    Luciole ouvrit le premier et en sortit une robe rouge et des dessous blancs, déjà usés.

     

    -Normalement vous pouvez tout régler à vos tailles. Sauf pour la longueur.

     

    Boue grimaça :

     

    -Je savais bien que ça finirai par me retomber dessus. Tant pis. Merci quand même.

     

    -Ce n'est pas moi. L'Impératrice veut que tout le monde soit habillé à sa couleur alors elle s'assure que ce soit le cas. On viendra vous chercher demain matin à la deuxième cloche. Bonne nuit !

     

    Elle s'en fut en fermant la porte. Luciole soupira :

     

    -J'espère que demain sera meilleur !

     

    -ça pourrait être pire ?

     

    -On pourrait nous avoir oublié dans les écuries.

     

    -Vu la tête du sergent j'en doute.

     

    -On pourrait être avec les gardes.

     

     

     

     

     

    Boue bondit hors de son lit, un poignard dans la main, quand elle se rendit compte que ce qui venait de la réveiller n'était qu'une cloche. Luciole la regardait d'un air endormit :

     

    -Tu es vraiment incroyable.

     

    -Je faisais un drôle de rêve.

     

    Luciole leva les yeux au ciel et sortit de sous ses couvertures en frissonnant:

     

    -Il va falloir que tu t'habitues à la vie dans un château. Je ne suis pas sure que mes nerfs tiennent le coup si tu te lèves comme ça tous les matins.

     

    Boue haussa les épaules et reposa son poignard. Elle s'étira et alla prendre la robe posée sur son coffre. La veille au soir elle avait troqué ses dessous trempés contre ceux du coffre : une longue chemise et une culotte légèrement bouffante. Elle se souvenait encore de la chaleur du bain. Elle fronça les sourcils :

     

    -On doit vraiment mettre ça ?

     

    -Tu veux remettre ceux d'hier ?

     

    Boue leva une main en signe d'abandon. Elle hésita néanmoins encore un long moment, secouant la robe, lissant les plis, avant d'enfin l'enfiler. Luciole était déjà habillée. La robe rouge lui allait plutôt bien et ses cheveux dorés retombaient en boucles enfantines autours de son visage, adoucissant la dureté de ses yeux. Boue baissa les yeux sur les lacets encore ouverts de la sienne. Elle savait qu'elle n'aurait pas l'air douce dans sa robe. Dans n'importe qu'elle robe. Elle était grande, elle était musclée, et une cicatrice barrait sa joue de façon extrêmement voyante. Elle laça sa robe d'un air résolu, arrangea rapidement les plis et remonta ses cheveux en un chignon lâche. Luciole hocha la tête d'un air approbateur.

     

    La jeune servante frappa et passa la tête par la porte entrebâillée :

     

    -Vous êtes prêtes ? L'Impératrice va vous recevoir.

     

     

     

    Les couloirs qu'elles traversèrent étaient loin des légendes qu'elles avaient entendu. Ils était étroits, sombres et si encombrés de serviteurs courant dans tous les sens qu'elles eurent du mal à se frayer un chemin jusqu'à la tour impériale.

     

    La vue que Boue aperçut au hasard d'une fenêtre lui fit oublier tous ses désagréments. Le soleil brillait à travers les nuages et le palais blanc semblait rayonner. Eblouissantes de lumière des flèches s'élevaient de tous côtés, donnant l'impression de vouloir toucher le ciel. La veille elle ne s'était pas rendue compte à quel point ils étaient monté dans la ville mais dans la luminosité du matin elle pouvait distinguer la route par laquelle elles étaient arrivés. De minuscules points s'agitaient au pied des remparts, des charrettes, des marchands, des voyageurs passaient et repassaient sous la porte qui l'avait tant agacée le jour auparavant.

     

    -Boue !

     

    Elle sursauta et dut courir pour rattraper les deux jeunes femmes qui l'attendaient avec impatience :

     

    -Qu'est ce que tu faisais ?

     

    -J'admirais le paysage.

     

    -Tu feras ça après, fit Elis la jeune servante, l'Impératrice n'est pas du genre à apprécier attendre.

     

    Boue haussa les épaules et les suivit dans un couloir un peu plus dégagé. Elles empruntèrent une petite porte et se retrouvèrent soudain dans une véritable avenue. Le plafond s'était élevé de plusieurs mètres et de grandes baies ouvrant sur le parc éclairait le passage de dizaines de nobles en robes multicolores. De grands lustres, pour le moment éteints, pendaient du plafond et des torchères ouvragées étaient accrochées aux murs. Le sol était une mosaïque lumineuse de formes géométriques plus impressionnantes les unes que les autres.

     

    Elis sourit devant la mine ébahie des deux femmes :

     

    -Vous n'avez encore rien vu ! Ce n'est que la galerie princière, attendez de voir la salle du trône.

     

    Elle les entraîna d'un pas rapide sur le côté de la galerie, là où marchaient les serviteurs.

     

    -Surtout ne marchez pas au milieu des avenues du palais. Je ne sais pas quel statut vous aurez ici, mais il vaut mieux ne pas froisser les nobles. D'autant plus que moins on vous verra et mieux ça vaudra pour vous. Être invisible c'est la meilleurs chose à faire pour vivre bien dans cet endroit.

     

    -ça promet, marmonna Boue.

     

    Elle se tourna vers Luciole mais celle ci n'avait pas écouté. Elle avait le regard tourné vers un attroupement de nobles, installés près d'une fenêtre. Ils riaient bruyamment aux paroles de l'un d'eux. Boue fronça les sourcils.

     

    -Il ressemble à...

     

    -...Carri, termina Luciole.

     

    Elle lui jeta un regard.

     

    -Est ce que tu as entendu les rumeurs à son sujet ?

     

    Boue hocha la tête :

     

    -Il vient de la ville frontière.

     

    Elis s'était rendue compte que les autres ne suivaient plus et revenait sur ses pas :

     

    -Qu'est ce que vous regardez ?

     

    Luciole lui indiqua l'homme :

     

    -Qui est ce ?

     

    Elis eut un soupir :

     

    -Il aurait mieux valu que vous ne le voyiez jamais. Il s'agit du Prince Consort, Kahn, frère du Basileus de Lish.

     

    Elles regardèrent l'homme d'un œil nouveau et suspicieux : Pacifique pendant des années, la cité-état de Lish était finalement entrée en guerre il y avait peu, à la suite du mariage de l'Impératrice avec le frère du Basileus de la ville. Les circonstances n'avaient jamais été vraiment expliquées au grand public mais Boue savait que le mariage n'était pas la seule raison pour laquelle l'Empire avait déclaré la guerre. Dans les rapports qu'elle avait lu lors de son long séjour à l'infirmerie elle était tombée sur celui de l'un des gardes qui accompagnaient l'Impératrice lors de sa dernière visite. Il faisait état d'une possible relation entre l'Impératrice et le Basileus actuel, relation qui avait tournée au vinaigre lorsque Lish avait refusé d'entrer pacifiquement dans l'Empire. L'homme avait ajouté quelques phrases codées à la fin de son rapport et Boue n'avait réussit à en comprendre qu'une petite partie : la rumeur courait que le Prince Kahn avait fuit Lish pour échapper aux assassins de son frère.

    Mais à le regarder discuter et et courtiser dans la galerie personne n'aurait pu se douter qu'un tel mystère entourait l'homme. Grand à la peau sombre, le Prince était bel homme. Sa voix grave résonnait dans les hauteurs du plafond, séduisante et attirante. Il était ce jour là vêtu d'une étrange façon. Ses cheveux blond sombres étaient noués en catogan sur sa nuque et portait une chemise d'un rouge vif sous un gilet de cuir noir brodé d'argent. Son pantalon rouge bouffait au dessus d'une paire de botte du même noir luisant que sa tunique et une couronne ceignait son front. Une légère barbe recouvrait son menton et sa lèvre, laissant ses joues parfaitement rasées. Il n'était pas beau, il était magnifique.

     

    -Méfiez vous de lui, fit Elis en les entraînant vers le bout du couloir, c'est un séducteur, mais vous pouvez être sures qu'il ne fait jamais rien au hasard.

     

    -On dit qu'il a épousé l'Impératrice par amour, fit Luciole.

     

    -On dit beaucoup de choses, mais tant qu'il ne vous l'a pas affirmé haut et clair je n'y croirais pas. Cet homme est un manipulateur. Et il n'est pas le pire.

     

    Elis les entraîna dans un couloir plus petit où la foule s'espaça. Elle s'arrêta soudain et se retourna vers les deux jeunes femmes qui la regardèrent d'un air surpris :

     

    -Je ne sais pas pourquoi on vous a envoyé ici, mais il vaut mieux que je vous le dise maintenant : toute personne qui passe par ce palais est marquée à jamais. L'Impératrice n'oublie jamais un visage et vous allez la côtoyer de près. Faites bien attention à ce que vous allez faire à partir de maintenant. 

    Elle marmonna d'une voix presque inaudible:

    -La Chance n'a pas sa place ici.

    Luciole ne sembla pas avoir entendu mais Boue si. Elle lança un regard perçant à Elis qui baissa les yeux.

     

    -Allons y.

     

     

     

    La porte devant laquelle elles s'arrêtèrent semblait bien trop simple comparée au couloir. Un battant de bois rouge, une poignée cuivrée. Elle aurait pu passer pour l'entrée de n'importe quel secrétaire impérial. Mais deux gardes étaient plantés devant, immense, menaçant. Ils n'eurent pas un sourire quand Elis les salua.

     

    -L'Impératrice les attend, fit-elle en montrant Luciole et Boue.

     

    Ils eurent un froncement de sourcils.

     

    -Attendez ici.

     

    L'un d'eux frappa et entra en refermant la porte derrière lui. Luciole sourit à l'autre garde :

     

    -Vous avez été formé sur Ile non ? Il me semble vous avoir déjà croisé.

     

    Il ne répondit rien. Boue grogna :

     

    -Si c'est vraiment le cas il ne te dira rien. J'espère qu'on est pas venues là pour les remplacer.

     

    -Je crois que si.

     

    La porte s'ouvrit à nouveau et le premier garde leur fit signe d'entrer.

    La porte donnait sur une antichambre décorée avec deux fauteuils tapissés de velours bordeaux et de deux tableaux accrochés l'un en face de l'autre : l'un représentait le couple impérial l'autre le blason de la famille : un dragon crachant du feu, les ailes déployées mais encore posé sur la plus haute tour du palais d'Atlantide.

    Une autre porte leur faisait face, ouverte. Elis resta dehors tandis que le garde leur faisait passer l'ouverture.

    Le bureau dans lequel elles entrèrent était à la hauteur de la personne qui l'occupait : impérial. Tout était recouvert de bois, les murs décorés de magnifiques tapisseries brodées de rouge et d'or, les couleurs impériales, racontant les exploits des ancêtres de la famille régnante. L'Impératrice était assise derrière un immense bureau en bois rouge d'essence inconnue, dont les pieds ouvragés représentaient quatre dieux entièrement nus, soutenant sans effort le plateau luxueux.

    Quant à la femme assise derrière le bureau elle était telle qu'on la racontait. Majestueuse, impressionnante, ses long cheveux noirs flottaient sur ses épaules, uniquement retenu par un diadème d'argent tressé auquel étaient pendus une dizaine de rubis. Son visage fin et bien dessiné ne souriait pas et respirait l'autorité. Sa robe était d'un beau rouge sang et l'encolure était brodée en fils d'argent. De longues manches allaient en s'élargissant pour finalement disparaître sous la table. La femme les regardait. Ses yeux froids les étudièrent de haut en bas, s'attardant sur la cicatrice bien visible sur la joue de Boue et sur les cheveux courts de Luciole. Mal à l'aise les deux jeunes femmes eurent un temps avant de se mettre au garde à vous, saluant comme le militaires qu'elles étaient, sans se rendre compte de l’incongruité de leur tenue.

     

    -Redressez vous, dit finalement l'Impératrice.

     

    Sa voix était plus chaleureuse que ses yeux et laissait transparaître un certain amusement.

     

    -Ainsi vous êtes les envoyées du commandant Ilère. Deux femmes. Devrais-je me sentir vexée par son envoi ?

     

    Elles ne répondirent pas. Boue avait froncé les sourcils, son habituel regard noir fixé sur la fenêtre derrière l'Impératrice. Elle n'aimait pas le ton de cette dernière.

     

    -Boue Finylt et Luciole Hart. Si j'en crois vos états de services vous n'êtes pas parmi les meilleurs.

     

    Luciole jeta un coup d'oeil à Boue mais elle ne réagit pas. L'Impératrice attendit un instant, un pli songeur sur sa bouche peinte d'un rouge rubis.

     

    -Néanmoins je comprend que votre commandant ai décidé de ne pas se passer de ses meilleurs éléments quand ma sécurité est déjà assurée par des centaines de gardes. Vous ne serez que deux parmi la multitude mais j'ai jugé intéressant d'avoir des représentants des éclaireurs dans ma suite. Après tout vous êtes censées être meilleures que n'importe lequel de mes soldats.

     

    L'Impératrice se tut un instant, comme attendant une réponse. Mais que pouvaient-elle bien dire ?

     

    -Quoi qu'il en soit, poursuivit-elle au bout d'un moment, vous ferez partie de ma garde personnelle.

     

    On frappa à la porte et avant que l'Impératrice ait pu répondre quelqu'un entra. Boue vit Luciole avaler avec difficulté une seconde avant qu'elle ne voit l'intrus. Le Prince Kahn.

     

    -Vous arrivez au mauvais moment mon époux, fit l'Impératrice.

     

    Son visage était froid et toute trace d'amusement avait disparu de sa voix.

     

    -Ah ? J'aurais pourtant juré être à l'heure. J'aimerais prendre l'un, l'une, de vos éclaireurs pour ma propre garde.

     

    Camyl, femme puissante parmi les puissants, eut un claquement de langue agacé :

     

    -Et pourquoi auriez vous besoin de l'une d'elle ? Je vous sais déjà parfaitement entouré.

     

    -J'aimerais mieux connaître les soldats qui nous permettent de rester habiter dans cette belle cité, mon amie, et quoi de mieux que dans avoir une en ma compagnie ?

     

    -C'est hors de question. Vous pourrez interagir avec elles lorsqu'elles ne seront pas de service, c'est tout. Maintenant si vous voulez bien sortir, j'ai des choses à discuter avec elles.

     

    Le Prince eut une moue déçue puis lança :

     

    -Très bien ! Faites comme bon vous semble.

     

    Il se détourna et, après un regard appuyé en direction des deux jeunes femmes, sortit.

     

    Boue se retint de fermer les yeux et s'appliqua à garder son souffle régulier. Cet homme était impressionnant. Et définitivement très charmant. L'Impératrice pinça les lèvres et reprit comme s'il n'était jamais venu :

     

    -Vous ferez partie de ma garde mais ce ne sera qu'une petite partie de vos devoirs. Un bruit m'est récemment parvenu sur la possible présence d'espion et de comploteurs au sein même de la ville et du palais. Je veux savoirs qui sont ces gens. Votre but ici est de les trouver et de me les amener.

     

    Boue tourna son regard vers la femme qui fronça les sourcils :

     

    -Vous avez une question, soldat Finylt ?

     

    -Tous, votre majesté ?

     

    -Tous.

     

     

     


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